Coup de gueule de l’été : aïkido moderne, entre déni et schizophrénie

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Je suis très heureux d’avoir fait de l’aïkido pendant 25 ans. J’y ai croisé des enseignants et des maîtres absolument incroyables. J’ai encore le bonheur de compter parmi mes amis tout un tas de personnalités de ce milieu. Mais ces derniers temps, je lis beaucoup de choses au sujet de l’énergie dans cet art martial qui ne vont pas du tout. Je ne peux que réagir en porte à faux face à des propos que j’ai pu lire dans différents magazines, mêmes provenant de mes amis. Le but de cet article n’est pas de les attaquer, mais d’essayer de leur faire comprendre certaines choses.

Hokusai la vagueJ’ai déjà parlé de l’énergie en aïkido, et des principes de base du mouvement énergétique en aïkido. J’ai commencé également à décrire les techniques ikkyo et nikkyo du point de vue énergétique. Autrefois lorsque j’écoutais ou lisais des interviews d’enseignants d’aïkido au sujet de l’énergie interne alias Ki ou Qi selon la langue utilisée, les réponses étaient d’abord que cela n’existe pas du tout. Maintenant les « jeunes » professeurs comme Léo Tamaki ou Guillaume Erard sont plus honnêtes, car ne sachant pas de quoi cela relève, ils disent que les maîtres n’en parlent pas ou n’en parlaient pas. C’est déjà une évolution, mais on est encore loin du compte. J’apprécie toutefois que Léo laisse dans chaque Dragon Hors-Série sur l’Aïkido la parole à Germain Chamot sur les liens entre le shiatsu et l’aïkido, c’est-à-dire entre l’énergie et la technique martiale.

Pourquoi un tel silence sur le Ki ?

La réponse la plus évidente est avant tout parce que les professeurs d’aïkido ne sont pas formés à la dimension énergétique. Pourtant, ce n’est pas très compliqué, c’est même très simple. En shiatsu en trois ou quatre années, la plupart des étudiants arrivent non seulement à ressentir l’énergie qui circule sous la peau, mais à distinguer les différentes vibrations par méridiens et à en déduire l’état de santé de la personne. Pourtant, rien ne les prédispose à cela. Mes étudiants sont serveurs dans des cafés ou dans la restauration rapide, ingénieurs, scientifiques, enseignants ou encore maîtres-nageurs. Il suffit donc de faire la démarche de se former, chemin que, Dieu merci, de plus en plus de pratiquants d’aïkido mais aussi d’autres arts martiaux, suivent volontiers.

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(exercice de poussée en taijiquan)

La seconde réponse est à mon avis d’ordre culturel. Les Japonais ont généralement hérité leur culture de la Chine, que ce soit pour la philosophie, la littérature, la médecine, l’écriture et les arts martiaux. Toute assimilation culturelle passe par une phase de digestion et d’appropriation. Dans ce processus, les peuples prennent des choses et en rejettent d’autres, surtout celles qui sont difficiles à assimiler. Il semble qu’au sujet du Ki, la culture japonaise soit pétrie de références, mais que l’on ne peut ou ne sait pas l’expliquer. Ou bien que les concepts liés à l’énergie sont restés au niveau de concept et non mis en pratique, à part chez une minorité de personnes de haute volée. Dès qu’on parle de Qi à des professeurs d’arts martiaux chinois, cela ne pose aucun problème ni de compréhension et de conceptualisation, ni de mise en pratique. Idem dans les arts martiaux vietnamiens, coréens et ainsi de suite sur le continent asiatique. Il semble donc bien que ce soit propre à la culture japonaise de mettre des freins à l’explication sur l’énergie. Et pourtant, la médecine japonaise Kampo est basée sur ce système. J’ai remarqué le même phénomène en karaté, kendo, kenjutsu, jodo, jujitsu… où la notion de Ki n’est pas abordée, alors qu’on la retrouve dans les termes utilisés.

Aïkido moderne : aveuglement volontaire ?

Comme je l’ai déjà dit à propos de l’aïkido, le terme signifie littéralement la « voie de l’union des énergies ». Les principes en sont Ki musubi, Ki awase, Ki nagare, tous des termes qui utilisent le mot « Ki ». Pourquoi alors continuer à rester dans le déni du principe du Ki ? N’est-ce pas de l’aveuglement volontaire sur ce qu’est le principe fondamental de l’Aïki ? Guillaume me disait dans son interview qu’O senseï hurlait pour savoir qui parlait de Ki dans son dojo, qu’il voulait des noms. À mon humble avis ce n’est pas pour renier l’existence du Ki, mais sans doute par peur que ses élèves raconte n’importe quoi à ce sujet et par ricochet, le discrédite. C’est compréhensible. Il parlait aussi d’énergie universelle et même priait à la façon shinto, religion profondément liée à l’univers, à la nature, au principe d’énergie. Bref, nous n’en savons rien ni l’un ni l’autre, nous n’étions pas là pour lui poser la question. De toute façon, sa réponse aurait été sibylline, comme il aimait à le faire sur n’importe quel sujet, y compris au sujet des techniques qui n’étaient pas standardisées.

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(Hitohiro Saïto réalisant le kata Kimusubi no tachi)

Mais alors pourquoi diable a-t-il nommé son art « aïkido » et non pas Ueshiba Ryu comme il aurait été plus simple de le faire ? L’impression que me donne la négation ou l’incompréhension du principe Ki en aïkido est celle d’une personne ayant une double personnalité (schizophrène) mais qui refuse de voir cette séparation et même de croire en cette séparation. Or, il n’y a pas de séparation des principes, des concepts et de la technique en aïkido, tous les pratiquants qui atteignent au moins le shodan le savent bien. Ils forment un tout.

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(O Sensei démonstration de Ki contre la force de trois uke)

Lorsque je demande à Guillaume comment O Senseï faisait pour arracher des souches ou tenir deux ou trois uke au bout d’un jo ou d’un ken qu’il tient lui-même d’une seule main, sa réponse est qu’O Senseï était une force de la nature. Je défie n’importe quel bodybuilder ou force de la nature de réussir le même tour de force. La seule force physique est incapable de réaliser ces exploits. Lui qui est scientifique de formation peut comprendre qu’il est difficile de résister à un bras de levier (lire sur Wiki le principe de levier). Essayez déjà juste en tendant votre propre bras avec une personne qui pousse latéralement à vous, et vous comprendrez l’ampleur du problème. Imaginez maintenant avec une longueur supplémentaire d’un jo qui mesure 1,20m. Impossible !

hino-senseiLéo dit dans une interview de cette année scolaire que le Ki lui semble davantage être une histoire d’intention. On se rapproche d’un début de réponse. Je me souviens de lui se faisant arrêter physiquement par Hino Senseï (photo de droite, derrière le sourire de Hino se cache un maître du Ki) par un kiaï silencieux, et ce, plusieurs fois de suite. Qu’est-ce qu’un Kiaï quand il est silencieux ? C’est bel et bien une projection d’intention très puissante et ciblée qui dégage une énergie dirigée sur quelqu’un. Une grosse partie des exercices de Hino Senseï sont des exercices énergétiques, mais qui ne sont pas explicités en tant que tels. Hikitsushi Sensei faisait tomber des personnes à distance. Noro Sensei a créé le Kinomichi à partir de l’aïkido. Tohei Sensei était le plus clair au sujet du Ki et l’expliquait ouvertement. Ce n’est donc pas un principe inconnu des anciens maîtres qui ont fréquenté O Senseï, mais la plupart n’ont pas eu de formation spécifique sur la dimension énergétique pour pouvoir soit le faire (mais j’ai des doutes), soit l’enseigner (ce qui est plus probable). Tamura Sensei qui n’en parlait pas, ne comprenant sans doute pas le principe ( ?), faisait pourtant des points d’acupression sur le visage à chaque échauffement.

L’intention est le moyen de diriger l’énergie. Une loi de l’énergétique dit que là où va l’intention (l’esprit), l’énergie suit, le sang (du corps) afflue dans cette direction et la chaleur apparaît alors. On utilise souvent cette façon de faire en shiatsu, mais aussi dans tous les arts énergétiques, et ils sont nombreux. Quand on utilise l’énergie interne au quotidien pour réaliser une profession, il devient difficile, voire incompréhensible, que tout le monde ne puisse pas ressentir et accepter celle-ci. Il est encore plus difficile de comprendre pourquoi cette notion provoque de telles réactions de négation et d’agressivité. On ne peut alors que constater tristement que ceux qui s’érigent et nient l’énergie interne sont toujours des personnes qui n’ont pas la conscience de ce que c’est, et veulent encore moins en faire l’expérience.

La science en retard

Si vous demandez à quelqu’un comment il va ce matin et que la personne répond, « je suis en pleine forme. J’ai plein d’énergie pour la journée », cela ne choque personne. Demandez à la même personne si elle croit en l’énergie interne la réponse sera « non pas du tout. Restons sérieux ». Aux yeux du raisonnement c’est complètement illogique, voire absurde de dire une chose et son contraire en deux phrases à la suite. C’est pourtant la réalité à laquelle on ne peut qu’assister, impuissant, face encore une fois à un réel aveuglement volontaire face à l’énergie.

La science énonce qu’« absence de preuve n’est pas preuve d’absence ». Certes ! Mais dans le cas présent, ce ne sont pas les preuves scientifiques qui manquent concernant l’énergie. Les types d’énergie sont la chaleur (énergie thermique), le mouvement (énergie cinétique et énergie potentielle des forces en interaction), la transformation (des aliments ou la combustion par exemple). Le corps humain comprend tous ces types à la fois. Nous sommes donc des usines à produire (et consommer) de l’énergie.

(photo ci-dessous Koichi Tohei contre un judoka qui pousse.
Notez la main ouverte qui permet l’écoulement du Ki pour ne pas s’affaiblir)

Koichi tohei

La science montre que nos atomes sont constamment en mouvement (énergie cinétique) et l’on connaît la capacité des atomes à produire une énergie formidable avec le triste exemple de la bombe atomique. Nous avons donc en nous des capacités d’énergie proprement gigantesque. Nos cellules possèdent de petites usines nommées mitochondries qui créent une molécule, l’ATP. Elle fournit par hydrolyse l’énergie nécessaire au bon fonctionnement des réactions chimiques du métabolisme. C’est donc de l’énergie pure, qui sert à faire fonctionner un processus chimique. Enfin, toutes les transformations chimiques que nous faisons dans nos organes notamment, mais aussi les processus de combustion de nos muscles, dégagent de l’énergie. Toute cette énergie sert de moteur et créé du mouvement et de la chaleur. La chaleur associée au mouvement crée une autre forme d’énergie, thermodynamique cette fois-ci. La lumière que nous recevons la journée est de l’énergie aussi. Sa transformation en Vitamine D est encore un processus énergétique, etc. On peut continuer sans fin. Bref, pour résumer, tout n’est qu’énergie. Ce sont les scientifiques qui le disent, pas moi.

Pourquoi alors, les esprits qui s’appuient sur la science refusent l’explication de l’énergie dans la médecine traditionnelle comme dans les arts martiaux alors même qu’on peut la photographier ou la filmer en mouvement (grâce au procédé Kirlian ou GDV). La réponse tient dans le fait que les méridiens, canaux d’énergie dans le corps, n’ont pas encore été démontrés scientifiquement. Ce n’est donc pas l’énergie qui devrait être réfutée, mais la théorie qui sous-tend la circulation énergétique dans le corps, ce qui n’est pas du tout la même chose. Ensuite, ce qu’ils réfutent c’est la capacité à mobiliser cette énergie interne pour obtenir tel ou tel effet. Là, on est déjà plus précis. Vous voyez, je ne suis pas fanatique, je fournis même des arguments aux opposants de l’énergie.

photo GDV du doigt

(photo de Visualisation de Décharge des Gazs alias GDV, pour voir l’énergie dégagée par un doigt)

Ma réponse est simple face à ces deux arguments : je ne comprends pas plus que vous les méridiens, mais nombreux sont ceux qui les utilisent depuis environ 4000 ans, et avec succès. Les études scientifiques sur les résultats sont nombreuses et fort bien documentées. Pour nous la théorie n’est pas importante, seul le résultat compte, sinon la théorie n’aurait pas survécu aux siècles qui passent et serait tombée dans les oubliettes de l’Histoire. Quant à mobiliser l’énergie à volonté, cela s’apprend et s’enseigne sans trop de problèmes, cela demande assez peu d’entraînement, mais beaucoup de calme intérieur.

Le silence plutôt que l’exposition ? Pas d’accord !

Les professeurs d’énergétique que j’ai pu croiser, notamment en shiatsu, m’ont souvent dit qu’il vaut mieux se taire et ne pas s’exposer sur ce sujet, car on se confronte toujours à l’incompréhension et à la peur inconsciente. Et de la peur au procès en sorcellerie, il y a un pas souvent vite franchi par beaucoup. Ce sont les mêmes qui à travers les siècles ont brûlé les sorcières, car elles soignaient par les plantes et connaissaient la nature mieux que les moines. Ou encore qui condamnèrent ceux qui annoncèrent que la terre était ronde, etc. Bref, ce n’est qu’une question de temps avant que la preuve scientifique soit faite.

circulation ki aikido

(échauffement standard d’aïkido de mise en circulation du Ki autour de soi)

Personnellement je suis contre le silence, car il encourage les gens à ne pas se poser de questions et pire, à ne pas chercher par eux-mêmes. Prenons le cas de la méditation. Jusqu’ici tout le monde riait et se moquait des capacités induites par la méditation : modification du cerveau, utilisation à volonté du corps, contrôle de la chaleur, capacité à arrêter et redémarrer le cœur sur commande, et ainsi de suite. Dans les années 60, une poignée de scientifiques s’emparèrent du sujet en invitant des yogis indiens, puis par la suite dans les années 80, des moines tibétains. Aujourd’hui non seulement la méditation est partout, mais elle est reconnue scientifiquement dans ses effets, elle fait l’objet de recherches intensives. Plus incroyable encore, la médecine fait une sorte de hold-up sur la méditation pleine conscience en déclarant que seuls des médecins peuvent l’enseigner, alors même que les médecins étaient les premiers à crier au fou il y a à peine 10 ans de cela. Tout change ! Et comme le montre l’énergie quand on l’étudie sérieusement, tout n’est que mouvement et impermanence.

Mes chers amis que j’ai cités abondamment dans cet article, comprenez bien que ceci n’est pas une attaque contre vous ni contre aucune autre personne, mais une tentative d’ouvrir le regard et l’esprit avec gentillesse et, je l’espère, pédagogie. Avec toute mon indéfectible amitié.

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Ivan Bel

Depuis 30 ans, Ivan Bel pratique les arts martiaux : Judo, Aïkido, Kenjutsu, Iaïdo, Karaté, Qwankido, Taijiquanet Qigong. Il a dirigé le magazine en ligne Aïkidoka.fr, puis fonde ce site. Aujourd'hui, il enseigne le Ryoho Shiatsu et la méditation qu'il exerce au quotidien, tout en continuant à pratiquer et écrire sur les arts martiaux du monde entier.

7 réflexions sur “Coup de gueule de l’été : aïkido moderne, entre déni et schizophrénie

  • 27 juillet 2015 à 0 h 53 min
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    Bonjour. Après la lecture de votre texte, je souhaiterais apporter une précision importante. L’une des notions fondamentales du kendo (et du iaido) est KI ken tai (no) ichi. Pour la posture générale, extérieure et intérieure, on parle de KI gurai. Pour la garde de KI gamae. Pour l’attaque de Ki seme. pour la rencontre forte des deux pratiquant ce sera Ki atari… et n’oublions pas ces petites phrases qui ornent les tenuguis, et rappellent l’essence de l’escrime : shin gi ichi, etc. L’art pluri-séculaire du sabre repose sur le Ki, le fondateur de l’aïkido le savait bien. Vous avez sans doute lu ou entendu des inepties sur le kendo, colportées par des pratiquants peu au fait de leur propre pratique. Ils sont nombreux, de plus en plus… et parfois même excellents kendokas! On peut mettre à profit le Ki sans pour autant s’interroger dessus, être convaincu de son existence ou débattre de ses vertus. Il en va tout autrement pour ceux qui considèrent que l’art du sabre est toujours et avant tout un Budo. Les shugyoshas ne sont peut-être pas les plus bruyants, mais ils existent et parmi eux certains accomplissent un formidable travail de transmission en toute connaissance de causes, donc sans ignorer le ki, difficilement réductible aux mots. Pour ceux-là, et pour vos lecteurs attentifs et curieux, je me permets cette correction modeste mais importante. Merci de votre bonne compréhension, et bravo pour votre engagement sur les voies de l’écriture et des armes.

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    • 12 août 2015 à 8 h 03 min
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      Merci pour ce commentaire intéressant Olivier.
      Bonne continuation dans la voie du sabre.

  • 28 juillet 2015 à 18 h 34 min
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    Bonjour,

    Il est vrai que ce silence et surprenant et je vous rejoins dans votre analyse et trouve dommage le peu d’intérêt que l’on porte sur le KI en aïkido.

    C’est pourquoi je propose de rompre ce silence et invite toute personne pouvant apporter un éclairage sur le concept d’unification de KI, autrement dit sur une pratique d’aikido dont le Ki est indissociable de la technique, à nous regrouper afin de mettre de façon concrète le Ki au centre de notre pratique.

    La peur de perdre une situation, un rang dans un groupe ou je ne sais trop quoi d’autre nous paralyse.
    On se doit de ne plus se contenter de la facilité et du conformisme ambiant.
    Soyons quelques courageux à rompre ce silence, cet aveuglement et prenons le risque de nous exposer.
    O Sensei à ouvert une voie nous nous devons de la poursuivre.

    Osons cette aventure.
    Cordialement R. Arilla

    PS : Pratiquant d’Aikido depuis plus de 40 ans dont 30 à suivre l’enseignement de KITAURA Sensei.

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    • 12 août 2015 à 8 h 07 min
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      Cher Raphaël,
      Selon moi grouper, regrouper, n’est pas forcément intéressant pour défendre un point de vue, une technique ou tout autre chose qui n’est pas politique ou social. Pour briser le silence, il faut parler, agir, démontrer, éduquer. Les mots sont un moyen, mais la démonstration technique est de loin le plus efficace. En tous cas, bravo pour votre invitation. J’espère que vous aurez du monde capable de répondre à votre demande.
      Cordialement,

  • 8 janvier 2016 à 14 h 45 min
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    Bonjour. Cet article aurait une place sur mon petit blog car il va totalement dans le sens de mes billets…je me retrouve justement à avoir fait l’inverse: de coup de gueule je suis passé au silence ou au mieux j’ai modifié mon vocabulaire…Quand on est jeune élève et que l’on parle d’expériences du Qi on passe rapidement pour un illuminé devant les sempaïs. Quand on enseigne on se heurte au cartésianisme…

    Comme le montre votre article, alors que la science nous amène de plus en plus à « croire » au Ki, on accepte de moins en moins les traités anciens. L étude du souffle vitale était pourtant bien dans notre passé gréco-latin, il était dans les pensées de Marc Aurel etc. Donc en reniant les concepts du Qi, jing, Yi, dans les Arts Martiaux, on efface bien plus qu’une idée propre aux arts énergétiques.

    On devient vraiment des schyzos. On se coupe de nos racines, on se développe dans un art sans croire en l’essence de l’art et on finit par jouer l’automate en prônant l’autonomie.

    Merci pour votre article qui me rappelle combien je me perds aussi dans la normalité de la majorité 😉

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    • 9 janvier 2016 à 17 h 28 min
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      Merci pour votre retour. C’est hélas triste, mais cela s’explique aussi par bien des égards. Cela va revenir un jour ou l’autre, il suffit de voir l’engouement pour Star Wars et La force.
      Au plaisir.

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