Expo Ukiyo-e : l’art de l’estampe japonaise

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Actuellement (mais plus pour très longtemps, jusqu’au 5 mars), il y a une exposition extraordinaire au musée du Cinquantenaire à Bruxelles sur les estampes japonaises. Avec le plus grand fond de collection d’estampes japonaise en Europe, ce musée nous en fait voir de toutes les couleurs.

Si vous aimez le Japon vous serez ravi, car cette exposition est juste fabuleuse ! Très franchement je ne m’attendais pas à voir autant d’oeuvre (416 au total), mais mieux que ça, tout le processus de création est montré et expliqué dès la première salle. Et c’est vraiment incroyable ! De bout en bout, toute l’oeuvre est d’abord gravé sur des planches en bois. Et pour les couleurs ? Non, ce n’est pas peint. On grave à nouveau des petits bouts de l’image finale pour les enduire de couleurs. Lorsqu’on regarde le résultat final, c’est plutôt impressionnant de qualité et de précisions.

A travers différentes époques, vous pourrez voir l’évolution de cet art de l’estampe du 17° siècle jusqu’à nos jours où un projet récent tente de relancer au Japon cet art, ce qui donne des images tout à fait intéressante, comme une estampe sur la bombe d’Hiroshima ou des scènes qui très contemporaines comme ci-dessous.

Plus fort encore, je ne pensais pas un jour pouvoir l’original de la vague d’Okusaï. Et bien, elle est là avec toutes ses œuvres les plus connues. Mais lorsqu’on voit la diversité et la richesse des artistes du passé, si Okusaï est clairement le plus médiatique, il n’est pas forcément le plus intéressant. Un grand nombre d’images donnent beaucoup d’informations sur la société de l’époque qu’elle représente, notamment au niveau des théâtres qui furent les premiers à trouver de l’intérêt à ces images pour représenter les pièces de Nô, faire des affiches que l’on posaient sur des poteaux. La taille de ces poteaux est à l’origine du format standard des estampes verticales. 

Pour ceux que ça amuse ou intéresse, une section adulte tout à fait explicite est également là pour le plaisir des yeux, car l’érotisme, voire la pornographie des différentes époques, n’a pas été oubliée. Il est conseillé de laisser les enfants un peu plus loin.

Ce qui est passionnant aussi c’est de voir l’évolution des œuvres peintes aux œuvres imprimées, l’invention du relief, l’ajout de carton découpé et collé pour ajouter de la profondeur à l’image, l’ajout de pièces de tissus pour augmenter le réalisme, etc. Mille et une inventions viennent au cours des siècles enrichir ces images qui sont très clairement à la base de la bande-dessinée et du manga d’aujourd’hui, comme on peut le voir dans l’image ci-dessous.

Au passage, ukiyo-e est un terme qui signifie « images du monde flottant ». Notion bouddhiste à la base (le monde flottant) qui définit le monde de l’au-delà, de l’esprit ou des esprits, c’est devenu un terme pour désigner les arts, puis les plaisirs et la légèreté par la suite.

En bref et pour résumer, une expo à ne manquer sous aucun prétexte car les œuvres ne sont montrées au public que tous les…25 ans. Et là, l’expo profite des 150 ans de rapprochement économique entre la Belgique et le Japon, fête que l’on retrouvera aussi en France à partir de 2018. Qu’on se le dise !

Pour plus d’infos : http://www.kmkg-mrah.be/fr/node/3715

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Ivan Bel

Depuis 30 ans, Ivan Bel pratique les arts martiaux : Judo, Aïkido, Kenjutsu, Iaïdo, Karaté, Qwankido, Taijiquanet Qigong. Il a dirigé le magazine en ligne Aïkidoka.fr, puis fonde ce site. Aujourd'hui, il enseigne le Ryoho Shiatsu et la méditation qu'il exerce au quotidien, tout en continuant à pratiquer et écrire sur les arts martiaux du monde entier.

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