Hommage à Nobuyoshi Tamura

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Suite au décès de Nobuyoshi Tamura Senseï, le blog Fudoshinkan a contacté tous les grands maîtres et professeurs d’Aïkido à travers le monde afin de rendre un hommage public. Les premiers mots commencent à arriver petit à petit et je complèterai cette page pendant tout l’été avec tous ceux qui enseignent et veulent bien partager leurs pensées. Si vous lisez ces lignes et que vous n’avez pas encore été contacté, c’est que nous n’avons pas votre email, alors sentez-vous libre d’écrire et d’envoyer votre témoignage.

 

After the death of Nobuyoshi Tamura Sensei, the Fudoshinkan blog contacted  masters and teachers of Aikido around the world to pay a public tribute. The first words are starting to come. I’m going to complete this page all the summer long with the testimonials of all those teaching Aikido or Budo and will be sharing their thoughts with you. If you’re reading those lines and haven’t been contacted yet, that means I  don’t have your email. Please feel free to write and send your tribute.

tamura-sensei

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Gérard Blaize, 7° dan et directeur de l’Assocation Française d’Aïkido Traditionnel du Japon (AFATJ).

Nombreux en Europe furent les pratiquants d’Aïkido qui suivirent l‘enseignement de Maître TAMURA.

J’ai eu la chance d’avoir été parmi ces pratiquants; j’ai pu ainsi bénéficier de son savoir faire et pendant mon bref séjour à Marseille de découvrir l’homme derrière le Maître et d’apprécier ses qualités humaines.

Mais aujourd’hui il a disparu, et c’est comme si une partie de l’histoire de l’Aïkido français et européen s’était arrêté tant sa présence sur tous les tatamis d’Europe a imprégné le cœur des aïkidokas.

Il laisse ainsi une tâche lourde mais enthousiaste à tous ceux qui se considèrent comme ses élèves de continuer son œuvre afin que l’histoire reprenne son cours.

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Daniel Toutain, 6° dan et directeur technique de Iwama ryu International academy.

Vendredi soir dernier, un appel téléphonique m’apprenait que Tamura Sensei venait de s’éteindre quelques heures plus tôt.

Je le savais gravement malade, je craignais cette mauvaise nouvelle un jour, mais j’ai reçu cela comme un choc.

J’ai eu le privilège d’être son élève à la fin des années soixante dix et dans les années quatre vingt, de le suivre partout durant cette époque.

Au delà de son Aikido hors du commun et mondialement admiré, ce sont ses grandes qualités humaines qui laisseront chez moi une marque indélébile. Lorsque j’étais proche de lui, j’ai pu constater à quel point il était un homme de coeur qui transmettait ainsi par son attitude le vrai message de l’Aikido.

Je n’avais plus l’occasion de le voir parce que la vie fait que les choses sont ainsi parfois, mais il n’en est pas moins resté toujours très présent dans mon coeur. Je regrette aujourd’hui que le temps soit passé si vite et de ne pas avoir pris le temps de lui rendre visite durant ces dernières années.

Il m’arrivait de parler de Tamura Sensei avec Saito Sensei qui lui portait une très grande estime. Il l’a maintenant rejoint et, une fois de plus, c’est une perte immense pour le monde de l’Aikido.

C’est donc l’occasion pour nous tous, qui avons suivi leur enseignement, de leur faire honneur et de rester dignes de ce qu’ils nous ont transmis.

Je pense aussi tout particulièrement à Madame Tamura avec qui il a partagé la presque totalité de sa vie, ainsi qu’à ses enfant, sa famille et tous ceux pour qui cette perte est immense.

Je ressens une profonde tristesse.

Reposez en paix Sensei, comme pour Saito Sensei, il ne se passera pas un entraînement sans que j’aie pour vous une très respectueuse et affectueuse pensée.

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Meik Skoss, shihan in two koryu

(Toda-ha Buko-ryu and Shinto Muso-ryu jo-jutsu), specialist of japanese Budo and owner of koryu.com website.

I only met Tamura Sensei a few times. The one I remember best was in the entrance to the Aikikai. I had remarked to the people in the office that I thought the keiko gi and the weapons in the
display case (from the Iwata Budo Supply Shop) were too expensive. Tamura Sensei was standing there (I didn’t recognize him) and scolded me for saying that. He did so with great good humor and I
joked with him for a little bit. Afterward, one of the people in the office asked how long I had known him.

« Known who? That man? »

« Yes, Tamura Sensei? »

« From France? Really?! »

« Yes. Do you mean you didn’t know who he was? And you were joking with him? That’s a little unusual, isn’t it? »

« No, that was the first time I met him. He seems very nice, a ‘regular guy,’ as we say in the U.S. Why wouldn’t I joke with him? I enjoyed speaking with him. »

That’s my only personal story about Tamura Sensei, but I hear a LOT about him from Tiki Shewan when he stayed at my apartment for several months. We used to talk about his training in Europe and he
told me how Tamura Sensei had really helped him in so many ways.

When Tamura Sensei visited Japan, he would take class with other teachers. One of my friends told me about the time he bowed into her and another student, who became a bit annoyed at the
interruption. Try as she might, no matter how hard she tried to do a technique on this « older guy, » nothing seemed to work. He just kept smiling and trained with them in a very nice way. Later,
when my friend told the other woman who she had been training with, the woman said, « No wonder my technique didn’t work! » Even more important, though, she also got a wonderful lesson in the proper
spirit of aikido training and it was done in an unassuming manner and with gentle spirit.

Those of you who knew and studied with Tamura Sensei personally were fortunate and that you learned a lot more than mere technique. That’s the mark of a real teacher.

I am sorry for your loss and extend my sympathies and best wishes to his wife, children and all you, his students and extended family.

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André Cognard, 8° dan et directeur technique de l’Académie Autonome d’Aïkido (3A)

Tamura Senseï est décédé. Un homme loyal nous quitte. Un homme droit s’en va vers une autre vie. Tout l’aïkido est en deuil. Je n’égrènerai pas là ses mérites en tant qu’aïkidoka ou que Maître. Ils sont connus et loués par tous. Je veux parler de l’esprit qui l’habitait en tant qu’homme. Il était cordial au sens propre. Ses paroles comme ses gestes venaient directement du cœur et parlaient au cœur. J’ai souvent entendu parler du classicisme de son aïkido, comme s’il pouvait y avoir un aïkido moderne et un autre, classique. Oui, il n’avait pas l’orgueil de ceux qui veulent faire leur aïkido avant d’avoir parcouru vraiment la voie tracé par leur maître.  Cette loyauté indéfectible et cette modestie nous montrent le chemin.  Ce vieux compagnon qu’est le corps était fatigué. Il a dû le quitter mais son esprit reste là où il le retrouvera, en nous, quand il reprendra la voie de l’aïki dans un corps nouveau, car cela, nul ne peut en douter, un aïkidoka tel que lui revient poursuivre son œuvre.

Tous les membres de l’académie autonome d’aïkido se joignent à moi pour exprimer à madame Tamura, à leurs enfants et à ses disciples nos condoléances les plus sincères.

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Yoshimitsu Yamada Sensei, 8° dan and technical director of the USA Aikido Federation, (and with the kind authorization of Yamada Sensei Official website)

Dear Aikido friends in Europe,

It was very sad for all of us to hear the loss of Tamura sensei. He will be missed by many people all over the world but I’m sure his Aikido philosophy will remain in everyone’s mind. To me, he was not only my Aikido senpai, but was also a very good teaching partner and somebody I look up for my life.

It is too early to talk about the future. Needless to say, there will be some changes but nothing big changes right now. There is a strong Federation in France and people will follow Tamura sensei’s philosophy and teachings. I will be helping You in many ways. So please be positive.

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Michel Soulenq, 7° dan et Directeur Technique du GCERCCE ( Groupe Culturel d’Etudes et de Recherches sur la Coordination du Corps et de l’Esprit)

Nous garderons toujours en mémoire le rôle qu’a joué Me TAMURA dans l’introduction et le développement de l’Aïkido en France et en Europe. Il y a notamment un geste, par ailleurs révélateur de sa personnalité et de son engagement pour l’Aïkido, que nous ne sommes pas près d’oublier. A son arrivée dans les années 60, il avait commencé par enseigner au dojo de Jean ZIN à Marseille, et en 1966 nous lui avions demandé d’animer un stage à Estaing, dans l’Aveyron. Les moyens étaient pour le moins réduits à l’époque : le tatami était constitué par une bâche tendue sur un plancher couvert de paille. Nous lui avions même demandé de nous aider à la clouer ! Ce qu’il fit… Après le stage, il fit deux tas de l’argent qu’il avait gagné, et nous offrit l’un d’eux pour que le club d’Estaing puisse acheter des tatamis.
Au delà de l’anecdote, il restera dans toutes les mémoires comme l’une des figures les plus marquantes de l’Aïkido, sans qui rien de tout ce que nous connaissons aujourd’hui en France et en Europe n’eût existé.
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Dany Leclerre, 7° dan et président de l’Association Francophone d’Aïkido (AFA, Belgique)

J’ai rencontré Tamura Shihan pour la 1ère fois en 1972, je crois, j’étais « très » jeune » professeur d’Aikido au Centre sportif de la FN de Herstal. J’avais organisé un grand stage sous la direction de Tamura Shihan, Chiba et Asaï Shihan. lors du repas, j’ai posé une question à Tamura S. : « je suis très jeune et un peu gêné vis à vis des gens plus âgés qui viennent suivre mes cours…que dois-je faire ? » Senseï a sourit et m’a répondu : 1° tu as déjà un peu d’avance sur eux, s’ils viennent c’est parce qu’ils ont envie. 2° soit toujours celui qui est devant, travaille, étudie, apporte leur des choses en étudiant beaucoup et il n’y aura jamais de problème.
J’ai toujours essayé de suivre ses instructions et ses paroles résonnent dans ma tête comme si c’était hier et pourtant il y a 38 ans de cela….Merci Senseï!

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Alain Floquet, 8° dan et Directeur Technique de la Fédération Internationale d’Aïkibudo (FIAB)

En ces instants de douleurs qui voient la disparition physique de TAMURA Shihan, dont la présence a tant marquée et en profondeur l’histoire de l’Aikido Français, mes pensées l’accompagnent sur la voie sacrée qui le rapproche de son Maître  Ueshiba Morihei Sensei auquel son attachement et sa fidélité sont demeurés inaltérables tout au long de sa vie.

TAMURA Shihan était un grand leader de l’Aikido. Nous nous connaissions depuis de nombreuses années, pas intimement certes, mais suffisamment pour me permettre de l’apprécier et de le respecter,  je garderai de lui le souvenir d’un Budoka sincère et de grande culture.

Avec sa disparition, c’est un grand de la grande famille des Arts Martiaux qui nous a quitté.

A sa famille, à ses proches, à ses amis, j’adresse avec en mes sentiments de profonde sympathie mes très sincères condoléances,

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Jacques Muguruza, 7° dan et directeur technique du Yoshinkan Aïkido (Yoshinkan, France)

Je n’ai eu qu’une seule occasion de croiser Tamura Senseï dans un de ses stages, lorsque je débutais l’Aïkido, ceci, bien avant de commencer le Yoshinkan.

Je n’ai donc pas de souvenir très précis de Tamura Senseï. Néanmoins, je me rappelle de déplacements très amples. Je cois qu’il s’est « amplement » consacré à la divulgation de l’Aïkido, à travers le monde entier, physiquement centré en France, son pays de résidence.

Tamura Senseï a, je pense, pleinement rempli sa mission en tant qu’homme et en tant que « canal » pour l’Aïkido. Tous pratiquant réellement sensible au message du fondateur de l’Aïkido, quelque soit son chemin, se doit de poursuivre cette voie en s’inspirant de l’énergie de Tamura Senseï.

Lorsque j’étais au Japon et que le Yoshinkan n’était pas encore connu en France, je me souviens d’un entretien entre Shioda Gozo Senseï et une personne qui l’interviewait, lui demandant : « Si vous aviez à conseiller un enseignant d’Aïkido en France, ce serait lequel ? » Shioda senseï avait répondu : « Tamura Senseï. »

 

Que son âme continue le travail entrepris et que sa Mission se poursuive et s’accomplisse, là où il se trouve à présent.

Sekaï Jinrui ga Heïwa de arimasu yõ ni

Puisse la Paix Régner dans le Monde.

 

Que la Mission de l’Aïkido s’accomplisse.

Bien sincèrement.

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Peter Goldsbury, Chairman of the International Aikido Federation (IAF, Hong-Kong)

I first met Tamura Sensei many years ago, probably around 1975. I think there was a meeting of the FEA in the UK and Sensei taught at a seminar. Later I met Tamura Sensei on a number of occasions in Europe. At this time we disagreed very strongly about the IAF and the future development of aikido in Europe. There is no point in hiding this, for the disagreement was not merely between Tamura Sensei and myself: there was a very general issue about how aikido was best spread outside Japan–and there were no easy answers.

Gradually, however, over the years positions softened and the fact that I learned how to speak Japanese enabled me to communicate with Tamura Sensei in his own language. I still treasure a handwritten letter he wrote to me in Japanese. Occasionally, outside formal meetings, we met and I remember one occasion when Tamura Sensei spent well over an hour talking about his early life as a deshi in the Hombu Dojo. On another occasion, I was in the Hombu Dojo in Tokyo for a meeting with Doshu. I mentioned something about the early history of aikido in Europe and Doshu told me that Tamura Sensei was the one who would know about this. He added that Tamura Sensei was actually in the Hombu at that moment. I went downstairs to the meeting room near the entrance and there he was. We spent another hour talking, but it was really me listening to Tamura Sensei, as he talked about his early life in Europe.

Now Sensei has gone. Nearly all the Hombu deshi who went abroad to teach aikido were involved with the IAF and I knew them all. It is very sad to record that their numbers are dwindling.

On behalf of the IAF, I would like to offer condolences to Tamura Sensei’s wife, family and students.
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Ivan Bel

Depuis 30 ans, Ivan Bel pratique les arts martiaux : Judo, Aïkido, Kenjutsu, Iaïdo, Karaté, Qwankido, Taijiquanet Qigong. Il a dirigé le magazine en ligne Aïkidoka.fr, puis fonde ce site. Aujourd'hui, il enseigne le Ryoho Shiatsu et la méditation qu'il exerce au quotidien, tout en continuant à pratiquer et écrire sur les arts martiaux du monde entier.

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