Nombreux hommages à Gil Pham-Trong

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Gil-Colle-sur-Loup-2001Dans la vie il y a ceux qui nous enquiquinent et dont on se passerait bien, et ceux qui sont partis trop vite et qui nous manquent. Je pense tous les jours à Gil. Et je constate que je ne suis pas le seul. Ces derniers mois les hommages à sa mémoire se sont multipliés dans des dizaines de dojos, des prières shinto, des témoignages, des lettres et des e-mails ont afflué vers ceux qui étaient les plus proches de lui.

 

Il y a deux mois, une femme que je ne connaissais que de renom pour ses photos, Anne Riguet, me contacte par mail à travers ce blog. Si vous avez longtemps fréquenté le stage de La Colle sur Loup, ce nom ne vous est pas inconnu. C’est elle qui exposait ses photos noir et blanc en argentique le long du tatami géant. Et les 500 à 800 participants de passer devant son stade. Même Tamura Senseï lui a demandé des photos pour son usage personnel. Cette photographe connaissait bien Gil. En témoignage et en cadeau de sa part, je vous présente quelques photos tirées de ses archives qu’elle m’a généreusement envoyées par lettre.

Fin mai, les 30 ans du stage des îles de Lérins marquaient d’une pierre blanche ce stage pas comme les autres. Rares sont les stages qui ont une telle longévité dans le temps. Cette rencontre dont le succès ne s’est pas démenti tout au long de ces années, est une véritable forge, un laboratoire où plusieurs générations de budoka sont venus chercher et tester des techniques, sous la houlette attentive de Pascal Krieger, Malcolm Tiki Shewan, Daniel Leclerc et bien d’autres encore que je salue ici. Pour les 30 ans, la joie et l’émotion se sont succédé.

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(Gil et Jean-Marc Dessapt sortant de la poudrière aux iles de Lérins – 2004)

Au début du stage, le portrait de Gil a été déposé au kamiza et Daniel Leclerc qui est sans doute l’une des dernières personnes à avoir vu Gil, quelques minutes avant son décès, a demandé de ne pas hésiter à parler de lui, à évoquer son souvenir. A la fin du stage, une minute de silence très intense et émouvante a été observé, en compagnie de deux personnes marquantes de la vie de Gil : Joël Barillet son professeur et ami de Tours, et Jean-Marc Dessapt son meilleur ami. J’étais, hélas, l’éternel manquant de ce stage. Mais je ne fus pas oublié grâce à la grande bonté de Pascal Krieger qui a réalisé une calligraphie à mon intention. Qu’il en soit mille fois remercié.

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(Gil et Dominique Pierre aux iles de Lérins, en arrière plan et à droite Jean-Marc – 2004)

C’est en compagnie de Joël Barillet au mois de mai, puis de Jean-Marc Dessapt au mois de juin, que nous avons évoqué à nouveau la mémoire de Gil lors de deux stages. Peu de gens se sont déplacés dans mon dojo pour participer à ces deux stages, et c’est bien dommage. Mais la dizaine de passionnés qui sont venus ont pu obtenir un stage de recherche et d’étude de très grande qualité, que n’auraient pas renié mes amis budoka de France et de Belgique. Avec Joël Barillet, ce fut l’étude des axes, un par un, puis en combinaison, ou comment faire un mouvement puissant à partir de choses simples.

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(Gil et Joel Barillet à Tours, pendant ses années de formation)

Lors de la venue de Jean-Marc Dessapt, je lui ai donné les photos noir et blanc de Gil. Tous les deux nous avons parlé de lui, évoquant les bons souvenirs, les anecdotes, les recherches communes en budo ou en médecine, les fous rires. Parfois avec une boule dans la gorge. Samedi dernier, lors du stage à Bruxelles, il eut ces mots très étonnants : « Gil nous manque. Et si vous ne l’avez pas connu, sachez qu’il vous manque aussi, plus que vous ne le pensez ». En y réfléchissant, c’était vrai. Si Gil avait poursuivi la voie, il aurait été indéniablement l’un des grands budoka français, car sa recherche martiale et médicale l’avait déjà mené très loin dans sa compréhension du corps, des techniques et du mental. Il nous surprenait littéralement par sa connaissance des énergies qui nous traversent.

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(Gil et Tamura Sensei, la Colle sur Loup – 1998)

Lors du stage du dimanche, à Chaumont-Gistoux chez notre ami Stéphane Crommelynck, nous étions une petite vingtaine sur le tatami à nous souvenir de Gil. En hommage à son travail de l’année dernière, Jena-Marc m’a permis de continuer sur la même lancée que Gil en proposant des exercices qui permettent de travailler avec la chaîne musculaire postérieure, celle des muscles inconscients, afin de travailler plus puissamment et avec moins de force.

En discutant avec les grands noms du budo français (aïkido, sabre, jodo mais aussi shodo) , j’ai pris connaissance d’une multitude de témoignages et de cérémonies en sa mémoire, partout où Gil était passé les gens se souvenaient de sa gentillesse et de son sérieux. A travers ce blog, j’ai reçu des messages de ses patients qui, chose rarissime dans ce métier, voulaient eux aussi dire combien ils avaient aimé ce médecin pas comme les autres (allopathe, naturopathe, kinésiologue, posturologue et étudiant en hypnose). De tous ces témoignages, je citerai juste une phrase d’une lettre anonyme parvenue à Daniel Leclerc.

«Avec Gil, nous construisions et édifions, de l’éphémère et de l’éternel ».

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(Gil et Jean-Marc Dessapt, à la Colle sur Loup – 2000)

Quant à moi, je fais ici le vœu que tous ceux qui le connurent laissent un message ou une pensée à sa mémoire, afin que nul ne l’oubli.

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Ivan Bel

Depuis 30 ans, Ivan Bel pratique les arts martiaux : Judo, Aïkido, Kenjutsu, Iaïdo, Karaté, Qwankido, Taijiquanet Qigong. Il a dirigé le magazine en ligne Aïkidoka.fr, puis fonde ce site. Aujourd'hui, il enseigne le Ryoho Shiatsu et la méditation qu'il exerce au quotidien, tout en continuant à pratiquer et écrire sur les arts martiaux du monde entier.

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